Montréal, le 23 octobre 2017 – Dans un geste inhabituel sans précédent, quatre organismes représentant les patients, les médecins, les travailleurs et les gestionnaires unissent leurs voix pour demander des changements dans le système de santé et de services sociaux. « Devant les problèmes persistants du système de santé et de services sociaux, plus particulièrement au niveau de la 1re ligne, nous avons décidé de faire cause commune en nous adressant à la classe politique, à une année des élections de 2018, en proposant 15 solutions à débattre pour améliorer la situation », déclare le président de l’Alliance des patients pour la santé, Jérôme Di Giovanni.
L’Alliance des patients pour la santé, l’Association des cadres supérieurs de la santé et des services sociaux, l’Association médicale du Québec et la Confédération des syndicats nationaux demandent des changements dans l’organisation, la gouvernance, les modes de financement et de rémunération, la prestation des services de santé et des services sociaux, de même que dans la prévention. « La santé et les services sociaux accaparent désormais plus de 50 % du budget de l’État, mais le système peine toujours à satisfaire les besoins des patients et de la population », déplore le président de l’Association médicale du Québec, Dr Hugo Viens. « En fait, nous voulons engager un nouveau dialogue, inclusif et constructif. Pour nous, c’est la seule façon d’obtenir des résultats efficaces et durables pour améliorer notre système de santé et de services sociaux », enchaîne le vice-président de la CSN, Jean Lacharité.
Les solutions proposées par les quatre organismes concernent plus particulièrement la 1re ligne de soins et de services, porte d’entrée du système de santé et de services sociaux. « Nous avons besoin de stabilité et d’un meilleur arrimage avec les communautés locales », poursuit la présidente-directrice générale de l’Association des cadres supérieurs de la santé et des services sociaux, Carole Trempe. « Nous voulons que les patients jouent un plus grand rôle dans le choix des orientations et la prise de décision qui touche leurs services. »
Les 15 solutions
LA PREMIÈRE LIGNE DE SERVICES
- Transformer la culture organisationnelle et prioriser l’interdisciplinarité et les pratiques novatrices
- Assurer le continuum de soins et de services, notamment en consolidant le rôle des CLSC
- Améliorer et mieux financer les soins et les services aux aînés et aux personnes vulnérables
LA PRÉVENTION
- Augmenter le financement de la santé publique en lui dédiant un pourcentage du budget global de la santé
- Décentraliser la gestion des politiques de santé publique
- Accroître les efforts de promotion des saines habitudes de vie
LE FINANCEMENT ET LA RÉMUNÉRATION
- Réviser et stabiliser l’allocation des ressources, en particulier en se dotant d’indicateurs de performance et d’évaluation des besoins de la population
- Revoir et rééquilibrer les modes de rémunération des médecins, ainsi que leurs incitatifs
- Mettre en place un régime universel et public d’assurance-médicaments
LA GOUVERNANCE
- Réviser les pouvoirs et le fonctionnement des conseils d’administration des établissements de santé et de services sociaux en les dépolitisant
- Assurer une réelle participation citoyenne, notamment en créant un Comité national des patients et des mécanismes locaux de consultation
- Maintenir la fonction de Commissaire à la santé et au bien-être, relevant de l’Assemblée nationale du Québec, en garantissant son indépendance et son financement
LA RELÈVE
- Valoriser et rendre plus attrayantes les professions de la santé et des services sociaux
- Améliorer l’image du réseau de la santé et des services sociaux
- Développer et soutenir la cogestion avec le personnel en place, à tous les niveaux de la gestion clinique et administrative